Lundi 1 et mardi 2 janvier 2017, le New York Times, quotidien américain et Sputnik France, site d’informations pro-russe, ont tous deux rédigé un article sur le tweet de Donald Trump assurant que la Corée du Nord n’arriverait pas à créer un missile nucléaire capable d’atteindre le sol américain.
Le New York Times a choisi comme angle, les répercussions diplomatiques que ce tweet et les suivants ont eu en Chine et pourraient avoir en Corée du Sud. Donald Trump a, en effet, écrit un deuxième tweet reprochant à la Chine de ne pas aider les Etats-Unis “face à la menace nord coréenne” alors qu’elle “s’enrichit de manière unilatérale” grâce aux exports vers les USA.
Un porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois a réfuté les propos du président élu et a averti que ce genre de tweets risqueraient d’aggraver les tensions avec la Corée du Nord. Aucun représentant politique nord-coréen n’a pour le moment répondu à ces propos.
Les deux co-auteurs de l’article, Choe Sang-Hun reporter depuis Séoul, en Corée du Sud et Chris Buckley depuis Beijing, en Chine, ont averti de la faiblesse gouvernementale en Corée du Sud où un vote de destitution de la présidente vient d’être tenu au parlement. Les changements de gouvernement aux Etats-Unis et en Corée du Sud pourraient être une occasion en or pour la Corée du Nord de faire de nouveaux tests nucléaires.
“Donald Trump a quelque peu déformé les avertissements du dirigeant Kim Jong-Un”
The New York Times
Le New York Times qualifie la manière dont Trump a écrit la dernière phrase du premier tweet, “ça n’arrivera pas!”, de “ très franche” et souligne le fait que le président élu utilise le réseau social, Twitter, à foison pour communiquer ses premières pensées sans censure ni fact-cheking. Le journal ajoute que M. Trump a “quelque peu déformé l’avertissement” du dirigeant Nord Coréen, Kim Jong-Un. L’ironie voire le mépris de ce premier tweet rompt avec la chaleur des propos tenus antérieurement lorsque le président élu envisageait de manger un hamburger en compagnie de M. Jong-Un.
L’article nomme l’ancien businessman "M. Trump" à 8 reprises sans jamais changer pour “le président élu” ; à la différence de l’article de Sputnik qui le nomme de cette façon à 4 reprises avant d’opter pour “le locataire de la Maison Blanche”. Sputnik a pu chercher à varier les noms afin d’éviter la répétition ou a pu tenter de renforcer la légitimité de Donald Trump en mettant en avant son nouveau statut.
“Ce message est une réponse directe aux déclarations du Nouvel an de l'homme fort de Pyongyang”
Sputnik
Sputnik titre l’article par “Jamais un missile nord-coréen n’atteindra les Etats-Unis, assure Donald Trump”, phrase extrêmement similaire au titre du journal américain à la seule différence du verbe rapportant les paroles du président élu. Le New York Times avait lui utilisé le verbe “dire”, beaucoup moins puissant pour insérer une citation. Le compte-rendu du site russe ne parle absolument pas des conséquences des propos du président élu sur le continent asiatique.
L’article, non signé, de Sputnik utilise l’expression “traditionnels tweets nocturnes” pour parler des propos partagés quotidiennement par M. Trump sur Twitter. Cette dénomination est bien différente de celle du New York Times. “Traditionnels” montre la récurrence des tweets sans parler de leur pertinence ou non et “nocturnes” donne la sensation que Donald J. Trump est un acharné au travail.
“Ce message est une réponse directe aux déclarations du Nouvel an de l'homme fort de Pyongyang” est la manière dont le journaliste a choisi de présenter les faits. “Une réponse directe” face à “l’homme fort” permet de montrer la détermination et le charisme du président élu qui ne se laissera pas intimider par le dictateur nord-coréen.
Alors que le New York Times parlent “d’experts ayant prédit que la Corée du Nord va conduire des essais nucléaires dans les mois suivants”, le média russe préfère terminer sur une note moins alarmiste en affirmant que “Les analystes sont divisés quant à la capacité réelle de la Corée du Nord à se doter d'une arme nucléaire”.