Le mercredi 1er mars 2017, Jean Claude Juncker au nom de la Commission Européenne a publié un « livre blanc » d’une trentaine de pages pour dessiner les possibles futurs de l’Union Européenne.
Alors que le projet européen n’avance plus et s’éloigne de l’idéal défendu par les premiers théoriciens de l’Union tel Aristide Briand, Jean Claude Juncker a voulu donner avec ce livre un second souffle à ce magnifique projet.
En effet, l’Europe souffre de l’image qu’elle renvoie. Entre accusation de technocratie et de défense d’intérêts financiers plutôt que de celui des citoyens, l’Europe a besoin de renaître de ses cendres.
Il paraît, en conséquence, essentiel de doter l’Union de nouvelles institutions capables d’avoir un lien direct avec les différentes populations qui la composent. Cette nécessité peut être perçue à double tranchant. Dans le cadre d’une Europe plus démocratique, la montée du populisme et de l’europhobie pourrait avoir des conséquences irréversibles pour un projet qui va fêter les 60 ans du traité de Rome cette année.
Ainsi, la construction d’une Europe qui reposerait sur un rôle accru des citoyens de l’Union doit s’accompagner d’une pédagogie sur ce projet expliquant à la fois ses fondements et son avenir.
Aujourd’hui l’Union Européenne ne fonctionne plus mais la solution se trouve justement au sein de cette Union. Apparaissant comme déconnectée des réalités, l’Union doit se recentrer autour d’un noyau dur d’états capable d’accroître la coopération entre eux.
Cependant, ce noyau dur ne doit pas oublier qu’il s’imbrique dans un ensemble plus large avec les pays de l’est par exemple. Ce schéma correspond à “l’Europe à deux vitesses” et semble aujourd’hui le plus adapté pour relancer ce projet unique.
Cependant, il y a un “mais”. Pour ce faire, un élément essentiel semble manquer, à savoir : le courage politique. Il est vrai, qu’aucun dirigeant européen ne semble en mesure de porter cette idée. Entre calculs électoraux en tout genre et volonté de ne pas brusquer une opinion de plus en plus eurosceptique, comme en témoigne le Brexit, personne n’apparaît en mesure de le faire.
Ce constat est particulièrement regrettable à l’heure où le salut des états passe justement par le projet européen. Ce dernier se doit également de construire non pas uniquement une Europe économique comme c’est le cas aujourd’hui mais aussi une Europe sociale qui ne serait pas au rabais et passant par une homogénéisation de la fiscalité entre les différents Etats membres.
Le futur de l’Union ne semble en conséquence pas radieux mais il ne faut pas partir défaitiste. En effet, l’Union Européenne a l’habitude de ces différentes crises. Il est vrai que son histoire est parsemée de crises de croissance et ou de blocage. Or, l’Europe finit toujours par s’en sortir grandit. Juncker parle même de « polycrise ». Ce projet est beau et défend des idéaux fondamentaux à l’heure de l’extrémisme en tout genre. Cependant il se doit de se doter de dirigeants à la hauteur des enjeux auquel il doit faire face.