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Why not n°4 : Le roi est mort, vive le roi et c’est bien dommage…


La France est un pays à part dans l’ordre des nations. Pour certains c’est « le vaisseau pilote de l’humanité » ou encore « la voie lactée sur laquelle le monde a toujours eu les yeux » comme dirait Michelet. Pays de révolutions, de révoltes, d’Histoire, la France ou plus précisément les Français se distinguent par leur besoin de s’appuyer sur un homme ou une femme providentielle. Il est vrai que tout au long de son histoire, il est possible de trouver la trace d’hommes ou de femmes ayant eu un rôle particulier : Clovis, Charlemagne, Napoléon, Clémenceau, Veil, Zidane...

Ainsi, les Français ont besoin d’être conduit par un Homme qui serait à même d’orienter le sort de la nation toute entière. Le lien entre cette personne et le peuple a souvent été instrumentalisé pour justifier ou légitimer des prises de position ou la définition d’un cap. Cela a notamment été le cas avec Napoléon III qui a mis fin à la Seconde République en s’appuyant sur la confiance du peuple à son égard.

C’est en s’inspirant de cette philosophie que la Constitution de la Vème République a été écrite. En effet, le Président de la République en est le pivot, la pièce centrale et ayant un lien direct avec le peuple au travers de l’élection présidentielle au suffrage universel direct. Cependant, pour que ce régime fonctionne et soit viable, il doit s’appuyer sur des Hommes ayant un charisme particulier et remportant l’adhésion d’une très large partie de l’opinion publique. Ce qui n’est plus le cas avec des présidents impopulaires dès leur élection. Comme cela a été le cas pour François Hollande.

Ce manque de confiance envers les politiques d’une manière générale et plus précisément envers l’action du président empêche les institutions de fonctionner de manière efficace. De plus, l’élection présidentielle qui doit être la rencontre entre un « homme et un peuple » traduit pleinement ce besoin d’une personne à part, au-dessus de toutes les autres, qui serait meilleure que les autres.

Malheureusement pour nous ces Hommes sont de moins en moins nombreux. Pour remédier à ce manque, il est possible de réinventer de nouvelles institutions qui reposeraient non plus sur une personnalité en particulier avec tous les risques que ça comprend mais sur des institutions capables par le jeu démocratique d’incarner cet Homme providentiel si nécessaire aux Français.

En effet, ces nouvelles institutions pourraient ressembler à un parlement plus fort qui auraient plus de prérogatives que celles dont il dispose aujourd’hui avec tout de même un Président de la République qui ne serait qu’un symbole. Avec ces nouvelles institutions, il serait beaucoup plus complexe d’aboutir à une personnalisation du système.

Ainsi, les institutions ne reposeraient plus sur la vertu d’un seul Homme mais sur la vertu d’un Parlement empêchant toute dérive et toute mégalomanie présidentielle conduisant à se croire au-dessus des lois. La meilleure des réponses à ce ras-le-bol de la toute-puissance présidentielle reste encore d’amoindrir les pouvoirs de la personne la plus importante à l’heure actuelle du jeu politique français.

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