En ce contexte particulier de crise généralisée des démocraties occidentales, tous les regards se tournent vers Bucarest. Ces dernières semaines, la capitale roumaine est en proie à d’importants soulèvements spontanés pour dénoncer la politique absurde du gouvernement en place.
Relatons d’abord les faits. L’origine de ces soulèvements est à trouver dans la promulgation d’un décret du 1er février visant à assouplir la législation anti-corruption. Ce décret est porté par le premier ministre roumain : Sorin Grindeanu. Il présente 3 ordonnances qui limitent les pouvoirs des procureurs et des juges en matière de sanction contre la corruption.
Suite au maintien du décret, plus de 500 000 manifestants défilent place de la Victoire afin de lutter contre la mesure. Face à ces évènements, le premier ministre retire le décret le 4 février. Mais cela ne suffit pas. Les manifestations se poursuivent et le peuple demande la démission du premier ministre. Que devons-nous apprendre de cette mobilisation inégalée en Roumanie depuis la chute de Ceausescu ? La réponse est tout. En effet, le peuple roumain nous délivre un formidable exemple de résistance citoyenne pour faire respecter une vision noble de la politique.
A l’heure du Pénélope Gate et du “jusqu’auboutisme” de François Fillon, il semble plus que fondamental de réaffirmer non pas le pouvoir de la rue en tant qu’acteur de la vie politique mais la capacité d’action des citoyens. Michel Puech, philosophe contemporain français, assure que le futur de la démocratie passera par l’activisme citoyen, c’est-à-dire la prise de conscience par l’ensemble des citoyens qu’ils ont un rôle à jouer dans le processus décisionnel collectif
Cette réponse à la crise de la démocratie est une réponse parmi tant d’autre mais elle a le mérite de proposer une solution à la situation délicate dans lequel se trouve le moins pire de tous les régimes. Ainsi, à l’aune de scandales financiers à répétition (Panama Papers, FIFA Gate…), d’un alourdissement sans-cesse plus grand des inégalités, de la montée des populismes, les démocraties se doivent de se réinventer. Cela passe par un accroissement du rôle des citoyens dans son fonctionnement. Après la démocratie représentative est venue l’heure de la démocratie directe. Cependant, un détail reste tout de même à définir. Quels rôles peuvent avoir les citoyens ? Nul ne le sait encore et c’est aux intellectuels de trouver les fondements d’un nouveau pacte social.
A l’heure des experts, il est important de remettre en valeur la nécessité d’avoir des intellectuels capables de conseiller et guider les français dans leur démarche. En effet, cette dernière est un mal pour un bien. Elle donne la possibilité au monde occidental de se trouver un nouveau paradigme que celui de la démocratie représentative. De plus, elle offre le théâtre d’un fourmillement intellectuel digne du XIXème siècle avec la volonté de réinventer un régime en panne symbolisé par une classe politique au comportement plus qu’indécent.